l'hymne marocain

Publié le par oum wawa

 

 

 

 

 

Lyautey ne s'arrêta pas en si bon chemin puisque, en bon militaire, il ordonna la création d'un hymne pour le royaume. Cette musique, composée à l'époque de Moulay Youssef, n'était à l'origine qu'un simple “salut royal”, comme l'assure le musicologue Ahmed Aïdoune, un air sans paroles, connu comme “l'hymne chérifien”. Le Capitaine (français) Léo Morgan, chef de musique à la garde chérifienne, ne se doutait pas que la musique qu'il a composée allait lui survivre aussi longtemps…

Après l'indépendance, il y eut certes des tentatives de composer d'autres hymnes, plus en phase avec le nationalisme et l'identité marocaine. Mais sans succès. Les notes de Léo Morgan, musique sans textes, resteront ainsi l'hymne marocain, joué lors des fêtes nationales et des visites royales. Et le nom de son compositeur se fondra dans l'oubli, à tel point que certains Marocains en attribuaient la paternité à… Mohammed Abdelouahab, Abdelkader Rachdi ou Ahmed El Bidaoui.

Quant aux paroles (“manbita al ahrar…”), elles ne seront finalement écrites qu'en 1969, dans des circonstances pour le moins originales. L'équipe marocaine de football venait de se qualifier à sa première phase finale de Coupe du Monde, qui se déroulait une année plus tard au Mexique. C'est alors que Hassan II décida d'accoler un texte à l'hymne national, histoire de permettre à la bande de Driss Bamous, capitaine de l'époque, d'avoir quelque chose à fredonner durant la traditionnelle présentation des hymnes, dûment retransmise par les télévisions du monde entier.

Un concours de poésie fut alors organisé à la demande du Palais, en vue de sélectionner les textes les plus expressifs. Plusieurs poètes y participèrent et c'est finalement le poème “Manbita al alhrar”, de Moulay Ali Skalli, qui sera sélectionné par Hassan II lui-même. Ce dernier ira même jusqu'à lui apporter de légères retouches.

manbita al ahrar

machriqa al anwar;
mountada sou'dadi wa himahh;
doumta mountadah wa himah;
ichta fi l awtan;
liloula ounwan;
mil'a koulli janane;
dikra koulli lissane;
birrouhi, biljassadi;
habba fatak;
labba nidak;
fi fami wa fi dami hawaka thara nour wa nar;
ikhwati hayya;
liloula sa'aya;
nouch'hidi dounya;
anna houna nahya;
bichia'ar;
Allah, Alwatan, AlMalik;

Version française

Berceau des hommes libres,
Source des lumières.
Terre de souveraineté et terre de paix,
Puissent souveraineté et paix
Y être à jamais réunis.
Tu as vécu parmi des nations
Tel un titre sublime,
Emplissant chaque cœur,
Chanté par chaque langue.
Par son âme et par son corps,
Votre champion s'est levé
Et a répondu à votre appel.
Et dans ma bouche et dans mon sang,
Vos brises ont secoué
À la fois la lumière et le feu.
Mes frères, allons
Vers ce qu’il y a de plus haut.
Nous proclamerons au monde
Que c'est ici que nous vivons.
Avec pour étendard
Dieu, la Patrie, et le Roi

Publié dans bla bla

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